Histoire

Classé comme l'un des plus importants palais du Pays Basque

Histoire du Palacio de Zubieta

Depuis des temps immémoriaux, le Palacio de Zubieta appartient à la lignée d’Adan de Yarza. Au Moyen Âge, il se présentait sous la forme d’une maison-tour, dont l’une des fondations a été conservée encore aujourd’hui. Cette structure superbe contrôlait la route qui menait vers l’intérieur de la ria et le petit port d’Arropain.

La splendeur de l’édifice et son emplacement incomparable sur les bords de la rivière Lea font du Palacio de Zubieta le plus important palais rural du Pays Basque. Le palais ne se visite pas, mais il est ouvert pour la célébration d’événements et de mariages (www.palaciodezubieta.com).

Inspirés par le courant ruraliste européen, en 1716, Miguel Velez de Larrea ordonna la construction de l’actuel palais, conçu par l’architecte et sculpteur espagnol Churriguera et par des maîtres aussi notoires qu’Abaria, Zaldua, Malaxbeitia, Amezua et Monasterio.

Si Miguel Vélez de Larrea apporta des améliorations importantes, c’est sous l’impulsion de son épouse Jacinta Adán de Yarza que l’édifice connut ses transformations majeures. C’est à leur union que l’on doit les constructions de Zubieta et du Palais Urgoiti.

De nombreux notables de la famille Adán de Yarza vécurent dans ces ces palais ou dans les maisons-tours qui les avaient précédés, notamment Rodrigo Adán de Yarza qui est resté inscrit dans l’histoire dès 1338, en sa qualité de maire du régime foral (Fuero) de Biscaye.

Au bas Moyen Âge, les membres de cette lignée ont participé en tant que grands seigneurs aux guerres de bandes, généralement du côté des Oñaciens.

Une autre curiosité historique est le fait que Pedro Adán de Yarza a figuré parmi les maires de Biscaye, négociant avec le Roi sous l’arbre de Guernica : il s’agit du premier ordre du régime foral (Fuero) basque de 1342. Par la suite, Mario Adán de Yarza a pris part à l’Assemblée générale d’avril 1877 en tant que député général de Biscaye, au même endroit, afin de rejeter la loi d’abolition des régimes foraux. Néanmoins, ils ont été abolis cette même année et la députation générale de Biscaye a été dissoute.

Il convient de mentionner les innombrables services rendus au Roi, comme celui des charges occupées par Rodrigo Adán de Yarza qui a été secrétaire des Rois Catholiques dès 1487, président du Trésor Royal, des Indes et de son Conseil Royal et qui a également pris part à la conquête de Grenade, de Séville ou à la défense de Saint-Sébastien. Il fut également amiral et capitaine général des côtes de Biscaye, de Guipuscoa, des Asturies et de la Galice jusqu’au Portugal. On peut aussi signaler le rôle d’Antonio Navarro de Larreategui (1554 – 1624) qui change également de nom pour celui d’Adán de Yarza. Il a été le secrétaire du roi Felipe III, secrétaire des archives royales de Simancas et secrétaire du prince Filiberto Manuel de Savoie, ainsi que le maire de Logroño et Seigneur d’Arcos, en plus d’occuper la charge de prévôt de Lekeitio comme tous ses prédécesseurs.

Histoire - Hotel Zubieta

Francisco de Mendieta
Salut à Ferdinand V par les Biscayens en 1476, 1609
Bizkaiko Batzar Nagusiak / Assemblées Générales de Biscaye

À la fin des années 1780, Francisco de Goya, qui était alors peintre de cour du roi, a peint le portrait d’Antonio Adán de Yarza, de son épouse María Ramona de Barbachano et de sa mère Bernarda Tavira, membres de cette illustre famille de Biscaye qui s’est également distinguée dans la promotion et le développement des sciences, des lettres et des arts. Il était membre de la Société Royale Basque des Amis du Pays et l’un des promoteurs du premier théâtre de Bilbao, construit en 1799 sous le nom du Colisée.

On ne peut omettre de mentionner Carlos Adán de Yarza (1812-1863), homme politique libéral du régime foral, maire de Bilbao et député général de Biscaye, qui a montré la même énergie pour expérimenter de nouvelles essences d’arbres en plantant des arbres à Bilbao et en Biscaye ainsi que dans le jardin du Palacio de Zubieta. Impossible, de même, d’omettre Mario Adán de Yarza (1846-1920), qui fut également député général de Biscaye et partageait la passion botanique de son père. On lui doit, après un premier essai dans les jardins du Palacio de Zubieta puis sur les terrains du Palacio Urgoiti, l’introduction et le début de l’exploitation industrielle du pin de l’espèce Radiata de Monterrey, ou pin Insignis. Cette essence a été surnommée l’or vert, car elle a permis de reboiser les montagnes de Biscaye, endommagées par de longues périodes de surexploitation, et a été une source d’enrichissement pour les terres rurales.

Zubieta était l’une des destinations favorites du XIXe siècle et du début du XXe siècle, lorsque Lekeitio était un séjour de villégiature estivale de la royauté. La reine Isabel II a été contrainte d’en partir pour son long exil, qui coïncidait avec l’une des saisons estivales. L’impératrice Zita d’Autriche le fréquentait tous les après-midi pour y prendre le thé.

En 1997, ce qui étaient autrefois les écuries du Palais ont été restaurées : c’est ainsi qu’a vu le jour l’ Hôtel Zubieta, un hôtel de charme 3 étoiles situé à l’entrée des jardins du palais.

LEs GOYAS DE ZUBIETA

Histoire - Hotel Zubieta

María Ramona de Barbachano
c. 1787-1788
Huile sur toile. 114,4 x 83,6 cm

Histoire - Hotel Zubieta

Antonio Adán de Yarza
c. 1787-1788
Huile sur toile. 114,4 x 83,6 cm

Histoire - Hotel Zubieta

Bernarda Tavira
c. 1787-1788
Huile sur toile. 76,6 x 59,3 cm

Il s’agit de trois portraits peints par Goya : Antonio Adán de Yarza, son épouse María Ramona de Barbachano et sa mère Bernarda Tavira, membres de cette illustre famille de Biscaye.

Ces tableaux ont très probablement été peints à Madrid vers 1787-1790, période d’intense activité de portraitiste de Goya, qui était peintre de cour du roi.

Les portraits ont été conserves dans la demeure familiale, le Palacio de Zubieta à Ispaster (Biscaye), jusqu’au déclenchement de la guerre civile. Le lo”’ gouvernement d’Euskadi les avait alors retirés pour les protéger, en les transférant à Paris afin qu’ils participent à l’Exposition universelle de 1937. Sans être finalement exposées, les trois tableaux ont été restitués en France à leur propriétaire légitime, María Adán de Yarza, qui s’était réfugiée dans ce pays.

80 ans plus tard en 2019, le Musée des Beaux-Arts de Bilbao a présenté pour la première fois au public ces trois portraits inédits, les accompagnant d’une documentation sur leur singulière histoire. Aujourd’hui, ils peuvent être admirés dans ce musée de Bilbao.

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